Le Cannet, commune limitrophe de Cannes, ne présente pas un intérêt majeur, mais cependant deux bonnes raisons qui justifient un détour : la présence du chef étoilé Bruno Oger à la Villa Archange, et le musée Bonnard, récemment rénové, dans la demeure où vécut le peintre. Après l'exposition de cet été 2013 consacrée au Nu, c'est en cherchant un café aux alentours que nous sommes tombés sur Le Palet fondant, juste en face, et découvert une spécialité chocolatée qui ravira les amateurs de cacao noir corsé.
Donc juste en face du musée, la terrasse du Palet fondant
Et les tentations de la maison
Dont la spécialité, le palet fondant, une extase...
C'est dans le patio d'hiver chauffé, véritable havre de paix et de silence, à la végétation luxuriante, que je me suis régalée d'un mont-blanc de saison d'une incroyable légereté, en me réchauffant d'un thé vert pure origine servi dans les règles de l'art, avec la bienveillance habituelle du service soucieux de vous faire passer un moment exceptionnel.
Mandarin Oriental, 251 rue St Honoré, Paris 1, site web
J'apprécie rarement les tartes tropéziennes, souvent trop sèches et étouffantes, garnies d'une crème lourde : ce n'est pas une pâtisserie particulièrement raffinée. Mais il m'arrive d'être agréablement surprise par une tropézienne travaillée par un grand pâtissier : ce fut le cas avec celle de Jérôme de Oliveira chez Intuitions à Cannes, qui propose une brioche aérienne bien humide et parfumée à la fleur d'oranger, avec une crème particulièrement veloutée. J'en parlerai bientôt, avec une revue de ses créations automnales. A Paris, j'ai tenté celle de Gérard Mulot dont j'avais eu quelques échos plutôt positifs.
Les créations de Gérard Mulot sont toutes très tentantes. Malheureusement, l'accueil de la boutique rue de Seine est glacial et peu aimable.
Que donne cette tropézienne : plutôt réussie, la texture est agréable, fraîche, assez aérienne, mais la saveur est loin d'être remarquable : une note de vanille (dont on perçoit les grains : bon point) et c'est tout. Il me manque la note d'orange confite et de fleur d'oranger...
J'avoue que la prolifération de macarons, souvent produits en quantité industrielle y compris par les pâtissiers renommés rend difficile la comparaison. Ce ne sont donc pas les macarons qui m'attirent chez pierre Hermé mais les pâtisseries. Malheureusement j'avais été un peu déçue par le "carrément chocolat", alors que je suis une inconditionnelle de la fève de cacao. Trop sophistiqué et finalement trop "gras", n'apportant rien d'exceptionnel s'agissant des saveurs. Cette fois, j'ai tenté le deux-mille feuilles praliné, et je ne comprends pas cette pulsion soudaine en passant devant la boutique puisque a priori, je n'aime pas le praliné et très peu les feuilletages... Et ce fût une révélation ! Le feuilleté est croustillant caramélisé, extase à chaque bouchée... quant à la crème pralinée, il s'agit d'une mousseline légère et veloutée mais incoyablement parfumée ! Les textures autant que les saveurs m'ont complètement séduite.
Et toujours la collection Ispahan, signature du chef
La pâtisserie Ciel est dédiée à la dégustation des "angel cakes", gâteaux ultra légers faits de blancs d'oeufs et de sucre. Un petit comptoir à la japonaise (quelques places seulement) permet de l'accompagner d'un thé grand cru de la maison Jugetsudo sur place. Il est également possible de déjeuner, ou de dîner : le soir, c'est les whiskies qui sont à l'honneur.
La pâtissière Aya Tamura a un beau parcours : Jules Verne, Mandarin Oriental. Et c'est en association avec le restaurant Sola tout proche que cette boutique a vu le jour.
Les angel cakes se déclinent en différentes saveurs : chocolat, vanille, framboise, pour les classiques ; yuzu, sésame noir, matcha pour les touches japonisantes.
Il est tentant de déguster sur place, le lieu est clair, zen et apaisant, mais les boîtes dans lesquelles sont emballés individuellement les angel cakes sont si mignonnes que ce sera à emporter !
Je m'attendais à une texture spongieuse et une saveur un peu fade... Mais quelle surprise de découvrir cette pâtisserie tout en légèreté et fondant, comme un financier meringué aérien, avec un parfum cacao bien présent. Très peu sucré, très équilibré, et véritablement addictif !
Le pâtissier Bouillet s'est installé en 1977 dans le quartier de la croix-rousse à Lyon, choix audacieux à l'époque où les bobos n'aveint pas encore transformé ce village emblématique de l'histoire populaire de la ville. Depuis, le savoir-faire s'étant transmis de père en fils, d'autres boutiques ont vu le jour, dans une rue chic de la presqu'île, ainsi qu'à Tokyo.
Voici la boutique de la rue des archers et ses entremets individuels tous plus tentants les uns que les autres.
La crème d'ange est une réinterprétation du fontainebleau, excellente avec un fonds de crème à la banane.
Le saint honoré caramel beurre salé est monté sur un fonds sablé, les différentes textures de crème sont parfumées, belle réussite !
Dominique Ansel, c'est The French pâtissier pour qui les foodistas de NYC font deux heures de queue dès 5 ou 6h du matin pour espérer être les premiers à l'ouverture de la boutique et acheter le fameux cronut, mi croissant mi donut, inventé par ce chef devenu une star dans la ville. A 9h du matin, tous les cronuts sont vendus, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Heureusement, la pâtisserie et son espace de dégustation offrent beaucoup d'autres propositions gourmandes qui nous régalent à chaque séjour ! Nous avons déjà fait quelques excès ici ou là.
Ce jour là, en pleine effervescence cronut, le chef donnait une interview dans le patio où il est agréable de s'attabler, au coeur de soho, pour se régaler.
Nous avons bien compris, les cronuts sont déjà vendus...
... et nous allons donc déguster des pâtisseries qui sont, à mon avis, bien plus intéressantes.
Le blanc manger rhubarbe est délicieux, et les deux french-gourmandes @benlenoble @delicatesseny ont apprécié le fraisier et la sunflower tart.
Dominique Ansel ne manque pas d'imagination créatrice, et le voilà qui revisite une spécialité américaine : le s'mores, sorte de sandwich marshmallow-cracker. Chez lui, la version frozen s'mores est préparée à la demande, glace vanille et chocolat insérée dans un marshmallow qui est passé au chalumeau pour un chaud-froid caramélisé. C'est bon, mais très sucré, et pas très glamour puisqu'on ressort inévitablement de la dégustation avec d'énormes moustaches collantes de marshmallow (ou peut-être que si, c'est glamour... ca dépend avec qui).
Autre must-eat chez Dominique Ansel : les mini madeleines "made to order" (préparées à la commande), toutes chaudes, addictives, impossible de ne pas les croquer toutes.
Et la dernière création, le magic soufflé, un soufflé au chocolat inséré dans un cube brioché à l'orange... est déjà dans ma to taste list (qui est longue, longue) pour le prochain séjour à NYC !
Dominique Ansel Bakery, 189 spring street NYC, site web
C'est l'un des pâtissiers - chocolatiers stars de Lyon, où l'on s'est régalé de créations aussi belles que délicieuses. Impossible de résister lorsque l'on passe devant la boutique au coeur des halles des Lyon (relire notre visite des halles Paul Bocuse ici) ou devant celle du quai St Antoine (qui dispose d'un espace dégustation et d'une petite terrasse aux beaux jours)
Le gros macaron à la mousse chocolat noir est une des spécialités : pour les amateurs de bon chocolat noir, c'est une addiction !
Le baba rhum-raisins chocolat est parfait
Seve, Lyon, toutes les adresses dans la ville sur le site web
Le célèbre pâtissier chocolatier lyonnais Bernachon, dont l'histoire est liée à celle de la famille Bocuse, avec le fameux gâteau président à la carte de l'étoilé, est un des rares artisans à torréfier ses propres fèves pour un résultat à la hauteur des attentes.
Déjà apprécié là ou là, nous voici de nouveau attablés au salon de dégustation pour un lunch rapide.
Salade au foie gras, qui n'a rien d'exceptionnel mais on vient ici pour le sucré...
La glace maison est extatique, avec une chantilly veloutée et peu sucrée, juste parfaite
Bernachon, 46 cours Franklin Roosevelt, Lyon 6, site web